JUSQUE DANS LES ANNÉES 1990, LE PHÉNOMÈNE OVNI À GRANDE ÉCHELLE ÉTAIT L’EXCLUSIVITÉ DES ÉTATS-UNIS. PUIS, SOUDAINEMENT, DES PAYS ET DES CONTINENTS ENTIERS DIFFUSENT, DANS LES MÉDIAS LES PLUS DIVERS, DES REPORTAGES SIMILAIRES À CEUX PERPÉTRÉS JUSQU’ICI PAR LES AMÉRICAINS.
Des rapports récents, mais aussi d’anciens rapports avec des témoignages d’apparitions d’OVNIs d’une crédibilité exceptionnelle.
Le dernier pays à se joindre à cette ouverture mondiale, et non des moindres, fut la République Populaire de Chine. Non pas pour des raisons propres aux services secrets, au contraire, il s’agissait seulement de la grande muraille de la langue… rompue précisément lors de la dernière décennie du XXème siècle.
Et voici un pays, deux réalités.
Jusqu’à il y a quelques années, les pays d’Asie, et en particulier l’immense territoire de la RPC, étaient pratiquement inexistants sur la carte de l’ufologie, à l’exception de quelques cas particuliers.
Problème de langue ou de culture ? Certains sceptiques étaient très heureux d’en profiter pour attribuer le phénomène à l’exclusivité du pays du fou et du paranoïaque, les USA. Il n’y avait pas d’OVNIs en Asie, ni dans le reste du monde, et peu en Europe. Mais les États-Unis semblaient être envahis par des extraterrestres à perpétuité. C’était, bien entendu, le fruit de la paranoïa américaine si typique…
Mais depuis la fin des années 1980, tout changea. Après tout, cela était dû à un excès d’activité des organisations ufologiques américaines par rapport au reste du monde, la carte était seulement incomplète. Soudain, de nouveaux et d’anciens rapports ont commencé à apparaître en Europe, dans l’ex-Union soviétique, en Amérique du Sud, en Iran, et finalement, avec un caractère authentique particulièrement intéressant, en République Populaire de Chine.
Jusqu’à présent, par exemple, il n’y avait pas de gouvernements plus transparents que celui de la Belgique en ce qui concerne les commentaires et les rapports sur les apparitions d’OVNIs.
Dans ces années 1990, la Chine paraissait battre tous les records d’ouverture d’esprit sur ce phénomène.
LA RECHERCHE N’EST PAS DE LA SUPERSTITION
Tout a commencé en 1978 avec le programme de réforme économique de Deng Xiaoping. En novembre 1978, le Journal du Peuple donne enfin le feu vert officiel aux rapports d’OVNIs après 30 ans de censure.
Avant l’ère maoïste, les OVNIs ont été signalés régulièrement et ouvertement pendant des centaines d’années. Il existe même des gravures chinoises de véhicules célestes datant de bien avant Jésus-Christ. Les documents historiques officiels parlent d’objets célestes étranges sous les dynasties Tang, Yuan et Ming. Certains exemples ont même été publiés en 1982 dans la publication gouvernementale Beijing Information, dans un article intitulé « UFOs were already observed in ancient China” (“Les OVNIs étaient déjà observés dans la Chine ancienne”), de Guo Li.
En 1979, un groupe d’étudiants en sciences de l’Université de Wuhan, dans la province du Hebei, a créé le Club des passionnés d’UFO, un club pour les fans de science-fiction et les astronomes du dimanche. Un an plus tard, le club devient une association de recherche sur les ovnis et commence à se développer avec un soutien modéré de l’Académie Nationale des Sciences Sociales. Quinze ans plus tard, l’organisation comptait 5 000 membres, 100 000 associés et des filiales dans toutes les provinces sauf au Tibet. C’est tout simplement aujourd’hui la plus grande organisation ufologique du monde, et jusqu’à quelques années en arrière, il était rare pour les occidentaux d’en connaître l’existence.
Son nom international est CURO, ou China UFO Research Organization. Depuis février 1981, elle publie un magazine intitulé : “Journal de Recherche sur les OVNIs” (Journal for UFO research), qui est la seule publication chinoise sur le sujet à ce jour.Un de ses représentants, Zhang Qianyi, a déclaré : « L’organisation est ouverte à tous sauf aux personnes ayant des motifs religieux ou superstitieux, notre but est l’étude scientifique des OVNIs ».
OVNILOGIE DIPLOMATIQUE
La personne la plus importante dans cette organisation est son ancien président, actuellement président des affaires étrangères, le professeur Sun Shi Shi Li.
Résident de Pékin, Sun Shi Li est professeur et scientifique à l’Université chinoise d’économie et de commerce international de Nanjing. C’est l’ufologue le plus connu de son pays et l’un des rares à avoir rendu son travail public. Il a été haut fonctionnaire à l’ambassade de Chine au Mexique pendant des années, et c’est de là qu’est venu son intérêt pour les ovnis, lorsqu’il a traduit un livre culte sur le sujet, une étude des hypothèses du paléo-contact de l’écrivain espagnol Andreas Faber-Kaiser, intitulée “Prêtres ou Astronautes?”. Étant le seul membre de la CURO à parler une langue étrangère, Sun Shi Shi Li est, bien sûr, devenu le représentant le plus important de l’ufologie chinoise à l’étranger.
MATIÈRE VOLANTE
Plus de 5000 apparitions d’OVNI ont été signalées en Chine depuis la fin des années 1970. Environ 200 ont été expliqués comme des phénomènes naturels ou d’origine humaine, par exemple des phénomènes météorologiques et des aéronefs. Le reste est encore considéré comme absolument non identifié !
Bon nombre de ces rapports sont extrêmement intéressants et précis, et nous allons vous en compter quelques autres dans nos prochains articles. L’un des plus dramatiques de ces rapports est certainement ce qui s’est passé il y a des années dans une zone rurale du sud de la Chine lors d’une séance de cinéma en plein air. Soudainement, les spectateurs se sont retrouvés illuminés par la lumière d’un OVNI survolant le lieu.
Ce fut la panique générale. Résultat: deux morts et 300 blessés.
Un autre cas est celui du fameux “6/18 incident », où, le 18 juin 1982, une énorme boule de lumière a été vue par des millions de personnes dans le ciel du nord de la Chine. Il faut noter ici que toutes les apparences sont immédiatement étudiées, et sur le terrain, par la CURO, mais aussi que l’armée chinoise était toujours en alerte dans chaque cas, sans jamais l’avoir nié ou produit une mise en scène, envoyant parfois quelques jets pour poursuivre les étranges objets volants. Souvent, elle collabore même ouvertement avec la CURO.
RENCONTRE DU TROISIÈME SEXE
Le cas le plus populaire, et l’un des plus récents, est celui de « l’incident de la forêt du Drapeau Rouge” près de la ville de Harbin dans la province de Heilongjiang. En juin 1994, un paysan du nom de Meng Zhao Guo, accompagné de deux collègues, a vu un OVNI « tomber » du ciel dans les bois.
Pensant qu’il s’agissait d’un ballon qui se vide, les paysans se sont approchés par curiosité. Ils ont trouvé un vaisseau avec des êtres étranges devant lui, et après plusieurs tentatives d’approche, Zhao Guo a été blessé par un éclair tiré par un des êtres apparemment étrangers. Après avoir été transporté à l’hôpital, il a dit au personnel de la CURO qu’il avait été enlevé par les étrangers et qu’il avait reçu des traitements spéciaux à l’intérieur du vaisseau, dont la description est identique aux cas classiques d’enlèvement signalés en particulier aux États-Unis.
Le paysan prétend, par exemple, avoir été contraint d’avoir des rapports sexuels avec un extraterrestre, ce que les membres de la CURO ont eu beaucoup de mal à croire, même s’il existe de nombreuses références dans la littérature à ce sujet. Malgré l’incrédulité provoquée par l’affaire à certains égards, il y a eu de nombreux témoignages et quelques photographies, et l’histoire de Zhao Guo fait toujours l’objet d’une enquête sérieuse.
En octobre 1996, Pékin a accueilli un congrès international de recherche spatiale. Des scientifiques du programme spatial chinois, de la NASA, du Comité Spatial des Nations Unies et de l’Agence Spatiale Européenne y ont participé. Le président de la RPC, Jiang Zemin, a prononcé le discours d’ouverture.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Meng Zhao Guo avait été invité par les organisateurs à raconter son histoire, et il l’a fait. Quelle leçon d’ouverture d’esprit… donnée aux Américains.
Mais depuis le début du XXIème siècle, les choses se sont quelque peu refroidies entre l’Empire du Milieu et l’Occident. Dans le sens où, business oblige, les deux systèmes ne peuvent tirailler une telle nation, l’un doit se plier au prix de l’autre. Et dans cette logique, la technologie ne peut devenir que stratégique, donc secrète. La divulgation d’informations extraordinaires est là-bas aussi devenu sensible.
Nous nous étions entretenus avec le Pr Sun Shi Li à une certaine époque. Nous avions parlé de Shi Bo, l’auteur de livres francophones sur les OVNIs en Chine, qui lui-même avait fait partie de la CURO. Sun Shi Li nous avait paru amère à son sujet, décrivant un personnage peu scrupuleux ayant détourné et dérobé bon nombre d’informations…
Mais surtout, il nous avait alors confié avoir suivi de près les travaux d’un groupe de scientifiques de l’Université de Nanjing. Il nous avait affirmé qu’ils avaient à plusieurs reprises réussi à imiter les vols d’OVNIs observés, avec des changements de directions brutaux à 90 degrés, des vitesses impossibles, et des effets plasmatiques lumineux au démarrage, etc… à l’aide d’un appareil de leur conception. Il nous avait invité à lui rendre visite pour assister à de telles expériences sans aucune restriction. Nous n’avons pas encore pu nous y rendre.
Il y a quelques années, Sun Shi Li avait déclaré publiquement: “Le gouvernement chinois est au fait de la vie extraterrestre, et il y a des races extraterrestres qui vivent parmi nous.”